L’atelier peut partir d’une phrase, d’un texte, d’une photo ou d’un document que j’ai fabriqué et qui mêle l’écrit et l’image.

Dans l’idéal, il faudrait pouvoir mener des ateliers d’écriture dans la durée et se créer des moments hors du temps. Dans la pratique, c’est plus compliqué.

J’ai été amenée à conduire plusieurs ateliers dans le cadre de projets sur des thématiques particulières : la biodiversité, l’environnement, le voyage, le journalisme, les médias, l’histoire, l’enfance, la mémoire, la famille… Le plus souvent, ces projets ont été montés en collège mais aussi dans des écoles primaires et dans des lycées professionnels.

Parfois, il n’y a pas de thème défini et on invente ensemble le programme de l’atelier.

En général, je préfère travailler, quitte à disposer d’un peu moins de temps, avec des petits groupes d’une douzaine de personnes maximum. Mais ce n’est pas toujours possible de couper les classes, les groupes et je m’adapte.

Moins de douze, ce serait royal ! Je tiens, en effet, à porter mon regard sur chacun.

Dans la mesure du possible, je demande au fil de la rencontre que les uns ou les autres lisent à haute voix ce qu’ils ont écrit. Je fais en sorte que ce partage se fasse dans le respect et l’écoute. Quand je sens que c’est trop compliqué pour quelqu’un de lire, je me débrouille autrement.

Au départ, l’atelier peut dérouter certains enfants, les ados les plus scolaires par exemple. Je viens, en effet, avec des consignes et des contraintes d’écriture tout en leur offrant une grande liberté. Puis ils se prennent au jeu de ce que j’appelle une expérimentation scientifique et littéraire. Ils essaient en temps limité de mettre des mots sur des émotions, des sensations, des idées. Ils inventent des personnages et se mettent à la place d’individus qui peuvent leur ressembler mais qui ne sont pas comme eux. Ils créent des histoires et des univers. Ils donnent beaucoup d’eux-mêmes.

Les personnes les plus éloignées de la lecture et de l’écriture arrivent souvent avec appréhension et sans attentes particulières à un atelier d’écriture. Elles se révèlent les premières surprises par ce qu’elles sont capables d’exprimer, d’inventer et d’écrire.

Un atelier d’écriture peut s’inscrire dans le programme scolaire, parfois il en est déconnecté. En général, il trouve sa place dans le cadre d’un projet plus large qui a une thématique particulière liée ou pas à mes livres. Il se conçoit et se construit le plus souvent dans l’échange et la discussion, surtout quand il y a plusieurs partenaires (compagnie de théâtre, médiathèque, MJC, association, radio…) et avec plusieurs intervenants (comédiens, plasticiens…).

Il arrive fréquemment que les ateliers d’écriture aboutissent à des productions : recueil de nouvelles, livre illustré, podcast, spectacle vivant, etc.