L’écologie, un engagement

J’ai pris conscience en écrivant des histoires que l’écologie, la nature, le vivant étaient au coeur de mes préoccupations. Mon écriture est profondément liée au rapport que nous entretenons avec notre environnement. Inscrivons-nous dans la lignée de ceux qui s’imaginent dominer le monde et le mettre au pas ? Ou appartenons-nous à cet ensemble d’êtres vivants aux liens interdépendants ? Pour moi, bien sûr, nous ne pouvons nous réaliser en tant qu’êtres humains qu’en accord avec ce monde que nous habitons.

J’ai intitulé mon premier roman, en 2006, « Dans la peau des arbres« , ce n’est sans doute pas un hasard. Mes histoires sont souvent des histoires qui lient environnement et famille, nature et travail, corps esquintés et nature abîmée. « Dans la peau des arbres » raconte l’été de Géraldine chez sa grand-mère dans le sud de la France alors que de terribles feux de forêt ravagent tout. J’ai aussi écrit « La tête de mon brochet » pour les enfants qui commencent à lire, l’histoire d’un petit garçon qui séjourne chez ses grands-parents pendant que sa mère cherche du travail et qui ne comprend pas pourquoi son grand-père aime tant la pêche. Avec « La fille des manifs », j’ai choisi d’évoquer l’engagement d’une jeune fille qui milite pour que les dirigeants de son pays se décident enfin à prendre la mesure du changement climatique et des atteintes environnementales. Là aussi il est question de transmission entre les générations et des relations familiales mais aussi de la place des femmes et de la violence qui n’existe pas seulement dans la société mais aussi au sein de la famille.

La fiction, c’est aussi le roman historique. Je me suis intéressée au parcours et au combat de Chico Mendes, fils de récolteur de caoutchouc dans la forêt amazonienne qui commence à travailler avec son père à 9 ans et qui devient une figure de la lutte contre la déforestation. Assassiné à la fin des années 1980, il reste une référence très forte de la lutte environnementale. Toute l’histoire récente du Brésil montre à quel point le combat de Chico Mendes reste d’actualité. Je raconte son histoire dans un ouvrage de la collection « Ceux qui ont dit non » (Actes Sud Junior).

Je suis longtemps passée à côté de Rachel Carson que certains appellent « la mère de l’écologie » sans m’arrêter et j’ai tardé à m’intéresser à elle. Heureusement, j’ai fini par me débarrasser de mes préjugés vis-à-vis d’elle. Je le pensais ennuyeuse et j’ai découvert une femme exceptionnelle, subversive, courageuse et extrêmement attachante. J’ai raconté son histoire là aussi dans la collection « Ceux qui ont dit non ».

En me documentant, j’ai constaté que les véritables défenseurs de l’environnement sont des citoyens ordinaires qui agissent, sur tous les continents, au péril de leur vie. J’ai dressé le portrait d’une trentaine de ces individus, hommes et femmes, dans un album documentaire « Des héros pour la terre », illustré par Alain Pilon (Actes Sud Junior).

Ma contribution au podcast de France Inter, Bestioles, est la suite logique de mon travail. Mais cette fois-ci, mon personnage principal est un animal : pou, éléphant, autruche, hippocampe, orang-outan, baleine. L’une de ces histoires est devenue une BD, Le Pou (Hélium / Radio France) grâce aux dessins de Julie Colombet.