Oyonnax, résidence, semaine cinq

Lundi 12 mars 2018

Peu avant 7 heures. La voiture, le périph, la pluie. Mon horoscope m’indique que Jupiter va me rendre la vie compliquée aujourd’hui si je signe un contrat. J’oublie. pas de contrat en vue. A la radio, une octogénaire viennoise se souvient qu’elle avait huit ans, il y a quatre-vingt ans jour pour jour, quand l’Allemagne nazie a annexé l’Autriche. Elle se souvient que ses voisins autrichiens étaient bien heureux de piquer les biens de leurs voisins juifs. Je repense au livre de M-R Remarque, « les exilés » que j’ai lu il y deux semaines. Les fascistes n’ont pas disparu. Ils portent des noms qui pourraient le faire croire, mais ils sont partout en Europe. Souvent riches et fortunés, plébiscités, pas du tout démoralisés. Ils n’ont parfois même pas besoin de rien faire pour ameuter les foules qui se pressent et qui se passent le mot.

 

 

Avec ses mémoires, Jean-Marie Le Pen est d’ailleurs en 16ème position du classement des meilleures ventes de livres cette semaine, toutes catégories confondues. Entre le roman d’Isabelle Carré et celui de David Foenkinos. Je ne me fais pas de souci pour ses droits d’auteur. Il doit savoir négocier.

Toujours à la radio, un spécialiste de marketing politique parle des noms de partis politiques comme s’il s’agissait de marques commerciales. Et on le laisse parler, débiter des choses qui, à force, salissent ce que sont réellement la chose publique, le débat d’idées, l’engagement pour des valeurs.

 

8H30. OYONNAX. Du rose partout sur le parking. Le cirque Médrano s’installe derrière le centre culturel. J’aperçois un couple de dromadaires, des zèbres et des ânes bavards

 

 

9H30. Deuxième séance à la CLASSE RELAIS du collège Jean Rostand. Un nouveau, ce matin : LOIS, 13 ans, qui rejoint Kassim, Wilhelm et Leonaldo.

 

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Kassim explique à Lois ce que je viens faire avec eux, quel est notre projet ensemble. Nous réalisons un abécédaire des lieux qu’ils aiment et des lieux qu’ils n’aiment pas. Je commence par mettre les points sur les i. Cette fois-ci, avec Delphine, leur prof de français, on a décidé de les séparer d’emblée. Pas question de les voir ricaner entre eux. Auparavant, on discute des lettres et des mots sur lesquels ils vont devoir plancher.

 

 

Je vais de l’un à l’autre, d’une classe à l’autre. J’insiste pour qu’ils me regardent quand je leur parle, pour qu’ils essaient de persévérer, de s’améliorer. Je sais bien que ce que je leur demande n’est pas si facile pour eux.

Leonaldo commence par bloquer. Pas un mot, pas un geste. Il faut insister pour qu’il se tourne, pour que son visage impassible exprime enfin quelque chose. D’une manière générale, il est nécessaire de beaucoup parler pour les rassurer tout en faisant preuve de fermeté.

C’est déjà l’heure de la pause. Pendant qu’ils jouent au baby-foot, on discute avec Delphine et Claire qui est là pour aider les profs au fil de la journée (Un prof n’est jamais seul avec les élèves dans une classe relais. Il y a toujours deux adultes). Elles me parlent de leur travail avec les jeunes.

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Plus tard, Betty, la coordinatrice de la classe relais, doit intervenir. Elle attend plus de Kassim. Elle le lui fait savoir. Moi aussi. Il ne suffit pas d’aligner trois mots pour croire que c’est terminé. Mais Kassim voudrait bien s’en convaincre. Il refuse d’aller au-delà du premier jet. Il faut le pousser encore et toujours pour qu’enfin, un progrès soit noté. C’est dur et répétitif. Mais au bout du bout, un résultat commence à se dessiner. Wilhelm a bien avancé. Idem pour Lois qui débarque tout juste dans le projet. Leonaldo s’y est mis aussi. Ouf, on avance. Pas à pas. L’abécédaire commence à se dessiner.

 

 

Midi. Promenade dans Oyonnax avant de rentrer. Décompression.

 

 

Je n’écris pas. Je vais au ciné du centre culturel Aragon. De toute manière, c’est l’après-20180308_121625_resized_1midi et ce n’est pas pour moi le meilleur moment pour écrire. Je préfère le matin surtout si le soleil n’est pas encore levé ou, parfois le soir, mais je ne suis vraiment pas du soir.

 

Capture d_écran 2018-03-16 à 17.50.55A la séance de 14H30, j’ai le choix entre deux films dont je ne sais rien. Sans le savoir,
je choisis le bon. Je choisis « M » de Sara Forestier. Pas de pub avant le film, juste des visages, ceux du film qui commence. Une histoire d’amour, de mots, de voix, de paroles et de silence. De beauté aussi. Et des liens qui nous unissent, de ceux qui nous séparent, des mots qui unissent et de ceux qui nous séparent. L’histoire d’une rencontre entre Lila, lycéenne bègue et poète, et Mo, trentenaire analphabète qui gagne sa vie en participant à des courses de voiture clandestines.

 

IMG_6136Un cinéma délicat et envoûtant. Ce film me bouleverse. Est-ce par ce que je suis à Oyonnax en résidence et que je tente de partager avec les enfants et les jeunes que je rencontre mon amour des mots ? Pendant le film, je repense à Wilhelm, Kassim, Leonaldo et Lois. Comment leur transmettre l’urgence de s’immerger dans les mots pour savoir vraiment ce qu’ils sont et trouver un sens à l’existence?

J’aime beaucoup le regard de Sara Forestier sur ses personnages, sur les lieux qu’ils investissent ou non, sur les objets qui les accompagnent. Ses personnages ont, comme nous, du mal vivre, submergé par le chagrin et le manque, leurs propres incapacités, le regard des autres, mais se débrouillent tant bien que mal pour être le plus humain possible et pour continuer de vivre parce qu’en dépit de tout, ils aiment l’amour et la vie, les gros macarons à la framboise et la poésie.

IMG_6143Plus tard, en lisant des critiques sur Internet, je me dis que nous n’avons pas vu le même film, notamment celui qui parle d’un scénario bourré de clichés.

Mais il est vrai aussi que si on peut ne pas voir le même film, on peut aussi ne pas voir le même monde.

Je lis un témoignage effrayant sur Reporterre, celui d’un militant d’une association qui chaque nuit, du côté de Briançon,  circule sur les routes pour venir en aide aux migrants qui tentent, dans des conditions très dures, de passer la frontière et d’entrer en France.

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Samedi dernier donc, alors qu’il emmène une famille africaine qui vient de passer la frontière franco-italienne (il faut imaginer ce que c’est la frontière l’hiver du côté de Briançon), un papa, une maman enceinte de 8 mois épuisée et frigorifiée et leurs deux petits de 2 et 4 ans, il doit s’arrêter à un barrage de gendarmes qui ont mis une herse en travers de la route… pour arrêter les migrants.

La maman a des contractions très fortes. Il y a urgence. Mais les gendarmes tergiversent et, dans un premier temps, refusent que la femme soit conduite à l’hôpital. Finalement au bout d’un moment, ils acceptent de l’y emmener. Mais pendant ce temps, le papa et les deux enfants sont ramenés en pleine nuit en Italie ! A l’hôpital, on hallucine. Le personnel soignant exige que la famille soit réunie, pas question de laisser seule une maman qui met au monde un bébé par césarienne… Sous la pression, la police finit par aller chercher le mari et les enfants et les ramener auprès d’elle !

 

Mardi 13 mars 2018

Ecrire. Peiner. Ne pas avancer. S’acharner. En vain.

La pluie ne cesse pas au-dessus de moi. Paysage trempé jusqu’aux os. J’entends les ânes du cirque braire entre les averses.

 

 

7H50. En route, la radio de ma voiture se met à me parler en anglais. Infos du monde. L’animatrice indique qu’il est 7 heures.

8H15-11H45. Ateliers d’écriture au collège Théodore Rosset à Montréal-la-Cluse, situé à quelques kilomètres d’Oyonnax.

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J’ai rendez-vous avec deux classes de 6ème, Jil, la documentaliste et les deux profs de français, deux hommes, Damien et . Je rencontre les élèves en demie classe. Nous rassemblons les tables pour en faire une unique et rectangulaire. Les enfants ont lu mon livre « En cavale » avant de me rencontrer. Aujourd’hui, je vais leur demander de décrire les lieux qu’ils ont découverts lors du voyage qu’ils ont réalisé la semaine dernière à Giron avec leur classe. Deux jours à la montagne pour observer la biodiversité et se promener dans la neige avec ou sans chiens de traineaux.

 

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« Ici, c’est la vie », écrit Maël.

Joie.

 

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A la récré, Damien m’explique qu’à l’occasion du projet des deux classes de sixième, c’est tout le collège qui s’est lancé dans une démarche de développement durable avec, par exemple, le tri des déchets à la cantine et les pique-nique zéro déchet lors du voyage à Giron.

Damien m’explique qu’il va d’ailleurs travailler avec ses élèves sur un autre de mes livres « Chico Mendes : »Non à la déforestation« . Mais il trouve le livre un peu dur pour le faire lire à ses élèves chez eux. Ils vont le parcourir ensemble en classe. Damien évoque aussi le documentaire que j’ai écrit « Des héros pour la terre » dont il s’est servi pour un travail avec ses élèves. Puis il ajoute : « Personnellement, ce livre m’a plombé ! En parcourant tous les portraits, on s’aperçoit à quel point les multinationales sont présentes partout… » Je réponds que ce qui est quand même réjouissant, c’est que des gens se battent contre cette omniprésence destructive. Damien n’a pas l’air convaincu. Personnellement, je pense qu’il s’agit d’être lucide. Mieux voir les choses en face et tenter à son niveau de les changer en mettent en accord ses idées et ses actes que de désespérer de tout. Il est clair cependant que le combat est loin d’être gagné.

 

13H30. A la radio, une émission que j’aime bien, Les pieds sur terre, diffusée par France Culture. J’écoute l’histoire de Linda, meilleure apprentie de France et sans papiers. La famille de Linda vit dans une maison qu’elle squatte. Sa maman raconte que Linda s’est accrochée pour faire ses devoirs, souvent, à la lumière des bougies. La petite soeur de Linda rêve de devenir styliste. Une autre soeur de devenir pédiatre. Leur mère les encourage à travailler à l’école, seul moyen de s’en sortir, mais modère leur ambition : comment leur payer ces études ? Je m’interroge : pourquoi ces enfants ont-elles une idée précise du métier qu’elles veulent faire quand la plupart des jeunes que je rencontre ne le savent pas ? Est-ce que lorsque l’on grandit dans le dénuement absolu, on a plus de place pour rêver et s’inventer une vie future ?

A la radio, un journaliste évoque la Slovaquie, l’assassinat de Jan Kuciak et de sa compagne. Manifestations. Pression des gens. Démissions au gouvernement.

 

Mercredi 14 mars 2018.

 

Résolution du matin : faire une liste ( l’écrire et garder le papier) de tous les auteurs morts et vivants que j’ai lus, que je lis, que j’aime, qui me font vibrer, qui me tourmentent, qui me happent, bref qui m’influencent sûrement, pour pouvoir répondre à LA question : quels sont vos auteurs préférés ? Vos guides ? Vos maîtres ? Vos références ? LA question qui très souvent me laisse coite, sotte, silencieuse. LA question qui me donne l’air bête d’un dromadaire en train de tenter de brouter le macadam et qui se donne un mal de chien pour débusquer un bout d’herbe.

 

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Mon roman avance et, pourtant, je bloque à nouveau. Besoin d’une sieste pour passer l’obstacle. C’est ma méthode infaillible. S’allonger, somnoler et trouver la solution dans ce drôle d’état entre veille et sommeil.

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Plaisir de savoir qu’un livre attend. Là, à peine entamée tout à l’heure en début de RACKET POLAR petitsieste. Cette semaine, c’est polar. Dominique Manotti, Racket. J’adore les livres policiers, ceux qui sont au plus près de la société, ceux qui donnent à voir le monde avec ses parts d’ombre et ses lueurs parfois.

 

 

 

 

 

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La journée a passé. Toujours pas de liste d’auteurs « références ».

 

Jeudi 15 mars 2018

Trombes d’eau. Le monde est une immense flaque que j’essaie de traverser sans me mouiller le bout des pieds. Le reste peut être trempé, je m’en fiche.

 

Je songe aux gens qui ont l’art et la manière de s’exprimer. Parmi ceux-ci, il y a des gens qui te parlent mais sans rien te dire, à toi qui les écoute. Ils te parlent pour s’entendre, se répandre, si bien que tu te demandent ce que tu fais là, devant eux, et pourquoi tu ne prends pas tes jambes à ton cou. Pourquoi tu ne te barres pas. Pourquoi tu perds ton temps. Pourquoi tu n’es pas tout seul à les écouter. Pourquoi ils sont des milliers et pourquoi ils sont ébahis, impressionnés, fanatisés. Fuir.

 

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Aujourd’hui, c’est Lydie de la médiathèque qui m’accompagne au collège Jean Rostand pour retrouver les élèves de 6ème Français Langue Etrangère. Bref, Edmundo, Drita, Mamadou, Najwa, Adam, Zakaria, Hamza, Mohamed et Walid. Julie, leur prof, nous accueille. Anne-Cécile, la documentaliste, emmène avec d’autres profs une classe à Genève. Je dis à Mamadou que j’ai vu un reportage sur l’agriculture au Sénégal et que j’ai bien pensé au héros de sa nouvelle, le vieux Malik, cultivateur d’arachide qui habite un village des environs de Dakar et dont la vie va changer grâce à sa rencontre avec des enfants. Il sourit. Est-ce que ça lui fait quelque chose ? Ou est-ce que ça glisse au-dessus de lui comme la pluie qui dégouline sur un parapluie ?

 

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Je commence par demander aux collégiens de lire le début de leurs histoires. Un défi pour ces jeunes qui ne sont en France que depuis quelques mois à peine. Je leur rappelle, en effet, qu’une fois leur nouvelle écrite, ils iront la lire à la radio.

 

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Je me rends compte que notre ambition à Julie, Anne-Cécile et moi est un peu folle. Mais c’est ce qui fait la beauté de notre proposition. La volonté de réaliser un projet de A et Z et de faire comprendre à ces enfants qu’ils en sont capables, en espérant qu’à la fin, ils en soient aussi fiers.

 

 

Je sors de cette séance lessivée. Moi, je retourne écrire. Lydie, elle, rentre à la médiathèque. Julie, elle, a encore cours avec des élèves de tous les niveaux. Il en faut de l’énergie pour être prof. Il serait temps de revaloriser cette profession !

La pluie s’arrête en fin de journée.

 

 

Je sors arpenter Oyonnax avant que la nuit ne recouvre tout.

 

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Brume, nuage rose. Collage d’affiches. L’Hôpital en danger.

 

 

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Lire dans le journal Le Monde la série d’articles de David Servenay sur le rôle joué par la France au Rwanda en 1994 au moment du génocide des Tutsis et du massacre des hutus modérés au Rwanda.  Eclairant. Un sujet que je suis avec intérêt depuis qu’en 1994 je suis allée travailler dans les camps de réfugiés rwandais en RDC (à l’époque le Zaïre) à la frontière avec le Rwanda. J’avais 23 ans. Des années plus tard, j’ai écrit « Bienvenue à Goma ».

 

 

 

Message sur Instagram. Message d’un garçon rencontré il y a plusieurs années maintenant quand j’écrivais mon recueil PARTIR. A l’époque, il habitait de l’autre côté du département de l’AIN. J’avais rencontré sa famille, les parents, les enfants. Exil, nostalgie, chagrin, amour du français. J’ai souvent pensé à eux depuis. J’ai écrit sur eux, mais, finalement, l’histoire est resté dans mes cartons. Aujourd’hui, ce garçon devenu jeune homme voudrait écrire. C’est ce que les autres lui recommande car il écrit bien. Il me demande conseil. Je lui réponds : peu importe les autres. Si c’est écrire ce que vous voulez, écrivez.

 

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Musique à fond dans la salle de bain. Nick Cave, Girl in Amber et tout l’album qui s’écoute en apnée.

 

 

Vendredi 16 mars 2018

8H30. Retour au collège Théodore Rosset à Montréal-la-Cluse pour la suite des ateliers d’écriture entamés par demi classe avec les élèves de 6ème.

 

Je retrouve Jill, la professeure-documentaliste, Bertrand et Damien, les profs de français. Avec ces deux groupes que je rencontre successivement, je change un peu ma façon d’aborder l’atelier.

 

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Cette fois-ci, je lis des extraits de mes livres « Dans la peau des arbres » et « Chico Mendes « : Non à la déforestation »… puis je finis par un extrait d’un texte de Danielle Collobert qui me sert à asseoir ma consigne d’écriture. Auparavant, je leur demande de dresser une liste de mots qui pourra les aider pour la suite. Certains ont beaucoup de mal à sortir du rail d’un cours de français tel qu’ils ont l’habitude de suivre. Ils veulent savoir s’ils ont juste ou faux. Mais je leur dis que ce n’est pas ce que j’attend d’eux. Ce qui m’importe c’est qu’ils essaient de mettre des mots sur les images qu’ils ont dans la tête, les souvenirs, les sensations, etc. pour tenter de décrire un lieu.

 

La plupart sont perdus quand il s’agit d’évoquer les sentiments et les émotions. J’ai même l’impression qu’ils ne savent pas vraiment de quoi il s’agit. Ce qu’on ressent, vaste sujet d’exploration. Dans sa peau, dans son ventre, dans son coeur et là coincé dans la gorge, qu’est-ce que c’est ?

 

 

En tout cas, ils se prêtent tous facilement à l’exercice : écrire, puis lire, partager et s’exprimer sur ce qui a été écrit. Avec le second groupe, je dois répéter plusieurs fois ce que j’attends d’eux. Mais voilà, je dois être plus convaincante, plus précise dans ce que je dis car, enfin, ils se lâchent. J’ai le sentiment qu’ils comprennent ce que veut dire écrire, décrire, inventer, créer une fiction à partir du réel.

 

Cet après-midi, me raconte Bertrand, le prof de français, improvisation théâtrale et chansons pour les collégiens qui en ont envie. Ils sont 35 environ à se produire. Spectacle réservé aux élèves participants.

 

12H00. Soleil et gros nuages chantilly. En route pour Lyon. A la radio, le salon du livre de Paris. Bernard Pivot parle de la grande famille du livre comme on parle de la grande famille du rugby ou du foot. Me sens absolument pas concernée. Il y a un monde entre cette grande messe, sa cohorte de journalistes littéraires, ses prix, ses éditeurs, tous ces gens qu’on interviewe dans les médias et ma réalité à moi.

 

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Ecrire, pour moi, c’est une nécessité vitale, regarder, écouter, résister, tenter de s’améliorer, de survivre aussi, lutter contre le doute, un combat solitaire, ordinaire…. et toutes ces rencontres si extraordinaires dans les écoles qui viennent comme des tapis volants, pour y croire, continuer, partager.

 

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Puis c’est un reportage sur France Culture dans mon émission de radio préférée Les Pieds sur Terre intitulée « Amazon : l’algorithme contre le libraire ». Une rediffusion passionnante. Qu’il faut écouter si vous pensez que c’est quand bien pratique d’acheter sur ce site internet. Personnellement, je sais que mes livres sont introuvables en librairie. Mais je préfère que vous ne les achetiez pas du tout plutôt que vous vous les procuriez sur le site américain. Pour info, il y a des librairies indépendants qui proposent la vente en ligne. Pourquoi leur préférer le géant ? Pour gagner un jour de plus. La belle arnaque. Le mauvais prétexte. 🙂

 

Flash d’information. Incendie cette nuit dans un sous-sol d’Oyonnax.  82 personnes évacuées à 5 heures ce matin.

 

Fin de la cinquième semaine à Oyonnax.

 

Demain, je suis à Grenoble. Je présenterai la collection CEUX QUI ONT DIT NON à la librairie Arthaud.

 

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